Minoens - Mycéniens

La marine minoenne

La marine mycénienne

 

Alors que le type de Syros est le genre de navire le plus répendu dans l'Egée toute entière, témoignant d'une grande unité dans les traditions d'architecture navale, les Mycéniens apportent un changement, une évolution en réponse certainement à d'autres nécessités. Ce sont eux qui s'emparent notament de la Crète. Une telle invasion suppose d'importantes forces navales, d'autant plus qu'ils ne pouvaient ignorer que c'était sur mer que les Minoens basaient leur puissance.

Dans un tel contexte, il est normal de s'attendre à l'apparition d'un type de navires dont les Minoens n'avaient pas éprouvé la besoin, celui du navire spécialisé dans les opérations de guerre : le type de Tragana.

Il est probable, étant donné la concentration des données comptables et économiques que révèle le déchiffrement des archives des palais de Pylos et de Cnossos, foyers d'une méticuleuse bureaucratie, que les flottes mycéniennes ont été, sinon la propriété personnelle du roi, du moins des groupes de navires organisés de manière à permettre au souverain d'exercer un droit de survellance et surtout de réquisition très strict. Le Catalogue des Vaisseaux, au chant II de l'Iliade, qui attribue à chaque dynaste un nombre déterminé de navires, constitue probablement un reflet plus ou moins fidèle de cette situation.

Si les Minoens s'étaient implantés hors de la Crète, notament dans les Cyclades, Cythère, Milet, etc., les Mycéniens au contraire se sont lancés dans des expéditions commerciales, des îles Lipari à Chypre, dans de nombreuses îles de l'Egée, en plusieurs point de l'Asie Mineure. Les récits d'Homère en sont certainement les meilleurs échos.

Vers 1200 les échanges économiques en Méditerranée Orientale s'ecroulent et disparaissent. Les raisons en sont encore inconnues. Mais il est certain que vers 100 la civilisation mycénienne a cessé d'exister : les palais royaux qui avaient été les axes de sa prospérité ont été incendiés et désertés. Là encore les causes sont objet de controverses. Mais l'affaiblissement de ces centres au cours du XIIe siècle est certainement la conséquence des désordres qui affectent tout cet espace, faisant soudain disparaître le royaume des Hittites, bouleversant le Levant, provoquant la destruction du grand centre d'échanges maritimes qu'était Ougarit, précipitant la décadence de l'Egypte, à laquelle la victoire de Medinet Habu ne devait accorder qu'un répit.

La chute brutale de la poulation de Grèce, révélée par l'abandon d'un grand nombre de centres habités, est l'un des aspects les plus frappants (V.R. d'A. Desborough, The greek dark ages, Londres, 1972, p. 19-20).

 

La marine post-mycénienne