Grèce géométrique

La marine Attique

Le groupe du Dipylon avec tolet

 

 

L'immsense majorité des oeuvres géométriques appartiennent à divers ateliers regroupés sous le nom de groupe du Dipylon, sur une période de 760 à 735 av. J.-C. Les Athéniens utilisaient, pour décorer leur tombe au cimetière du Dipylon, situant au bord de la route menant à la mer, en guise de stèle, de gigantesques amphores dont la hauteur atteignait souvent 1m50. Cette série est donc extrêmement spécialisée et son aspect funéraire doit toujours rester présent à l'esprit.

Cette spécialisation explique le répertoire décoratif limité : exposition et déploration du mort, courses de chevaux, combats navals. Ces scènes peuvent représenter autant des légendes épiques qu'un épisode de la vie du défunt. Mais les artistes n'ont pu peindre que les navires qu'ils avaient devant eux à Phalère. Ils ont souvent décomposé ce qu'ils voyaient, créant des décorations et non des dessins d'ingénieurs.

Ces navires du groupe Dipylon obéissent à des conventions systématiques et sont toutes basées sur un schéma identique. L'analyse du bol attique du Britsh Museum permet d'appréhender les représentations ci-dessous sans difficulté. Les lisse de nage sont pourvues de tolets qui ressemblent à des clés antiques. C'est précisément le nom (kleides) que portents les tolets dans les poêmes homériques. La rame y était attachée par une estrope de cuir.

Certains ont interprèté la ligne épaisse au dessus de la lisse de nage supportant les tolets commela preuve de l'existance d'un pont ou d'une passerelle haute. Or Thucydide (I, 14) écrit que les galères athéniennes de la bataille de Salamine n'étaient pas encore pontées. Dans le même sens, aucune représentation postérieures au VIIIe siècle n'indique l'existence d'un pont. Or on imagine mal comment cette technique de pontage techniquement complexe aurait pu être perdue entre temps. Cette ligne épaisse est donc la représentation de la coque du côté éloigné du spectateur. Mais ce qui correspondrait alors à la lisse de nage ne comporte pas de tolets visibles. La seule explication est que cette partie est en fait dessinée en plan, vue du dessus par l'artiste. On serait donc en présence d'apostis, une poutre parallèle au bordée mais éloignée de celui-ci et supportant les tolets. Sur le côté visible du peintre l'apostis est vu de face avec ses tolets à la verticale, celui du fond est vu du haut avec ses poutres de fixations mais sans les tolets (qui ne pourraient être représentés que par un point).

D'autres navires semblables sont représentés sans tolets, ou de profil.

 

Fragment de cratère attique ( VIIIe siècle av. J.-C.). ( G.R. I. Musée du Louvre A 534; L. Basch, n°333; photo : L. Basch).

 

 

Fragment de cratère attique ( VIIIe siècle av. J.-C.). ( G.R. I. Musée du Louvre A 527; L. Basch, n°334; photo : Chuzeville).

 

 

 

Fragment de cratère attique ( VIIIe siècle av. J.-C.). ( G.R. I. Musée du Louvre A 528; L. Basch, n°336; photo : L. Basch).

 

Fragment de cratère attique ( VIIIe siècle av. J.-C.). ( G.R. I. Musée National d'Athènes; L. Basch, n°337; photo : L. Basch).

 

 

 

Fragment de cratère attique ( VIIIe siècle av. J.-C.). ( G.R. I. Musée National d'Athènes; L. Basch, n°338; photo : L. Basch).

 

 

 

Fragment de cratère attique ( VIIIe siècle av. J.-C.). ( G.R. I. Musée du Louvre CA 3361; L. Basch, n°339; photo : Chuzeville).

 

 

Fragment de cratère attique ( VIIIe siècle av. J.-C.). ( G.R. I. Musée du Louvre CA 3362; L. Basch, n°340; photo : Chuzeville).