Haut Empire Romain

Pompei

( Campanie )

 

 

La cité commerçante de Campanie a révélé quelques graffiti représentant de navires marchands.

 

Graffito représentant le navire Europa ( Ier siècle ap. J.-C.). L. Basch, n° 1051.

Ce navire portant le nom d'"Europa" a donné son nom à la villa, située au nord-est de la ville (îlot I, 15,3), non loin de la Grande Palestre. Il se situe sur la paroi nord du péristyle.

Europa était, dans la myhologie grecque la fille de Phoenix chez Homère, ou la fille d'Agénor, roi de Tyr. Elle avait 32 frères : Cadmos, Phoenix et Cilix. Europa fut enlevée par Zeus, qui l'avaient séduite en se transformant en taureau blanc. Il l'emmèna ensuite sur l'île de Crête où il lui fit 3 fils : Minos, Rhadamante et Sarpédon.

 

Ce navire particulièrement détaillé représente avec allure la marine marchande romaine antique. Sa poupe est quasiment verticale et se termine par un bec de cygne. Le mat est surmontée d’une vigie dans laquelle un personnage est représenté. Les cargues se rassemblent toutes au même point, la poupe du navire près du timonier. La voile principale est dépliée et un mâtereau à l’avant supporte une petite voile carré. Le nom "EUROPA" est écrit dans un cartouche, à l’avant du navire. Une petite embarcation est attachée à la poupe du navire Europa par une corde.

voir aussi sur marine-antique.net : le navire Europa de Pompei

 

Graffiti trouvés dans le corridor du théatre. L. Basch, n° 1087.

Ces graffiti romains rapidement réalisés présentent un intérêt majeur : ils montrent les cargues des navires. Les cargues sont les cables permettant de replier la voile sur la vergue. Ils sont manipulés depuis le pont pour éviter aux marins une ascension fréquente. Ici, elles sont quasiment parallèles et elles n'étaient donc pas rassemblées en un seul point. Cette tradition de la marine grecque demeurait dans l'Empire romain.

voir aussi sur marine-antique.net : graffiti1, graffiti n°2, graffiti n°3

 

Graffito dit "La nave di glycera". L. Basch, n° 1090.

Parfois les graffiti les plus modestes peuvent présenter un intérêt particulier. C'est le cas pour ce graffiti romain de Pompei non pour la coque de l'embarcation mais pour la vergue et la cablure. Contrairement à la tradition gréco-romaine, les cargues du navire représenté par ce graffito sont regroupées au pied du mat. Cela correspond plutôt à une tradition de la marine orientale (comme en Phénicie) mais n'est pas unique dans le monde romain.

voir aussi sur marine-antique.net : la nave di glycera

 

Graffiti des thermes de Stabies. L. Basch, n° 1097bis.

Les thermes de Stabies sont les plus anciens et les plus grands de Pompéi. Leur construction date de l’époque de l’assujettissement de Pompéi à Rome et ils furent plusieurs fois agrandis et embellis. La première phase de construction remonterait à la fin du IVe s. av. J.-C. En 79 ils étaient en cours de restauration après le séisme de 62 ap. J.-C.

Ces graffiti ont été retrouvés sur les parois des murs de ces thermes. Manifestement l’auteur a accordé une importance à l’ancre, à l’activité d’un personnage placé à gauche (et tirant sur quelque chose ? une ancre ?) et sur les nombreux haubans maintenant le mat pourvu de sa vergue sur laquelle la voile est repliée.

Le personnage plus petit à droite, s’il est moins important, n’a pas été oublié sur les 2 graffiti. Sa présence lui était également importante. Timonier ? Marin ? Capitaine ?

Notons 3 détails sur le graffito du bas. Une sorte de longue passerelle ou de long filet semble relié au navire. Sur la corde maintenant l’extrémité droite de la vergue, un détail laisse à croire la présence d’un ornement ou d’une personnage montant à cette corde. Et, pour finir, la présence d’un enseigne qui surmonte le mat.

voir aussi sur marine-antique.net : le graffito du haut - le graffito du bas