Minoens - Mycéniens

 

 

Peintures sur vase et sarcophage

 

Sarcophage de Gazi ( 1200 av. J.-C.). d'après Salonen, Die , Studia , Helsinki, 1939; S. Alexiou, Larnakes kai aggeia ek taphou para to Gazi Herakliou, Archaiologike Ephemeris, 1970, p. 86-89; S. Alexiou, Nea parastasis ploiou epi minoikes larnakos, Actes du congrès de Crétologie, Rethymnon, 18-23 septembre 1971, 1973, vol. 1; L. Basch, n°303.

Découvert à Gazi, à 6 km d'Herakleion, en Crète, daté de 1200 av. J.-C. environ, le navire peint sur ce sarcophage comporte une quille droite et compte 27 couples (ou 26 sin on omet celui qaui se fond avec la base du mat). Cette silhouette est très proche du navire de Tragana. Le nombre des couples est quasiment identique. Mais une ligne horizontale tracée sur toute la longueur de la coque, à mi-hauteur entre la quille et le plat bord, ne peut représenter qu'une préceinte, voire la ligne de flotaison.

 

L'étrange triangle au dessus du plat bord, traversé pas le prolongement des couples, rappelle l'imense toile qui, au XVIIe siècle, abritait les rameurs de la galère au repos (cf. "Galère à la sonde avec sa tente de nuit", d'après Barras de la Penne, dans Amiral Pâris, Souvenirs de marine conservés, V, 1697, pl. 299; L. Basch, n°305)

La proue qui se prolonge autant et les traits font penser à une figure de proue représentant un cheval. Il semblerait que, pour Homère, les navires soient les chevaux de la mer (Odyssée, IV, 707-709; XIII, 81). De même, il aurait existé une Athéna Hippias, répondant à Poséidon Hippias, mais prenant une part bien plus active à la navigation (M. Detienne et J.-P. Vernant, La corneille de mer, Le rôle de l'intelligence. La métis des Grecs, Paris, 1974, p.201, et p. 222, n.98).

Au bas de l'étrave, la projection observée notamen sur le navire de Tragana n'a pas dû servir d'arme offensive, sans quoi la figure de proue aurait été abîmée.

Quant à la rame-gouvernail, elle est représentée quasiment à l'horizontal.

 

 

Tessons de Phylacopi, île de Milo ( XIIe siècle av. J.-C.). d'après S. Marinatos, La marine créto-mycénienne , BCH , vol. 57, 1933, p. 219, fig. 10; L. Basch, n°307.

Cette reconstitution comporte une part d'hypothèse, mais elle est dans l'ensemble convaincante. Parmi les éléments certains, on notera une figure de proue en forme d'oiseau et 3 haubans comme sur le navire de Tragana.

 

 

Peinture sur un vase d'Asiné ( XIIe s. av. J.-C.). Musée de Nauplie. D'après O. Frödin et A. Persson, Asine, Result of the swedish excavations, 1922-1923, Stockholm, 1938; L. Basch, n°309.

A première vue, ce bâtiment semble se diriger vers la gauche. Mais (L. Basch est revenu sur ses premiers écrits) la proue est au contraire à droite. La prolongation de gauche doit être la rame-gouvernail.

La figure de proue ressemble au cheval du navire de Gazi (cf. ci-dessus). Une projection est également visible au bas de l'étrave.

 

 

Vase peint ( fin XIIe s. av. J.-C.). d'après Salonen, Die , Studia , Helsinki, 1939; L. Basch, n°310.

Il ne reste du navire que deux traits horizontaux représentant certainement la quille et le plat bord. Ce morceau devait être proche de la poupe puisqu'on y aperçoit un fragment de timonier certainement assis. Le fait que le rameur le mieux conservé porte un casque, indique qu'il n'était pas qu'une force motrice mais également, le moment venu, un combattant. C'est en cela que ce petit document est important : il confirme un passage de l'Iliade (II, 716) déja remarqué par Thucydide qui écrit : "parlant des vaisseaux de Philoctète, il (Homère) a montré que tous les hommes étaient à la fois rameurs et combattants, car il a fait de tous ceux qui rament des archers".