Grèce archaïque

Céramique Attique à figures noires

Vases avec navires sur les flancs

 

 

Hydrie attique à figures noires sur fond blanc ( début VIe s. av. J.-C.). Musée du Louvre n° 5735 - d'après Lefèbvre des Noëttes, De la marine antique à la marine modernre, Paris, 1935, pl. 22; L. Basch, n°460.

Malgré la piètre qualité de la peinture, ce navire montre bien la coque faite de bordages superposés, 9 rames et le timonier avec son gouvernail. Mais Ce navire est surtout le seul de l'iconographie attique à montrer une rangée de bouclier, dont un protège également le timonier. Il présente également l'avantage de présenter les rameurs par couple, c'est à dire à 2 rameurs par rame. Comme l'explique Appollonios de Rhodes (vers 295 - 230 av. J.-C.) dans les Argonautes, en cas de besoin l'un des 2 rameurs de chaque rame pouvvait se saisir du bouclier pour protéger son compagnon. Comme ce dernier devait fournir un grand effort, ils alternaient leurs rôles.

 

 

Coupe attique à figures noires sur fond blanc (Chypre) ( ~510 av. J.-C.). British Museum n° B436 - d'après C. Torr, article Navis, in C. Daremberg, E. Saglio, E. Pottier, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, Paris, 1877-1919, 1904, p. 35, fig. 5282; L. Casson, Heiolia and triemiolia, JHS, 1958, t. 78, p.14-18; L. Basch, n°461-464.

La vue générale de cette coupe montre bien la double poursuite d'un navire de commerce par un navire de guerre à 2 rangs de rames.

La forme générale des navires marchands n'est pas très éloignée des derniers exemplaires qui nous sont contemporains. L'un d'eux est muni d'une fargue de toile représentée de manière très classique par un rectangle couvert de croisillons. Ils transportent au sommet de leur poupe les "échelles de halage" à 3 montants, échelles encore existantes sur les berges des criques des îles telles que Symi ou Kalymnos. Cette précaution permettait aux marins de hisser leur navire sur toutes les plages non équipées.

Les 2 navires de guerre semblent pourvus de 2 rangs de rameurs. Sur l'une d'elle ses occupants sont debouts, prêts à surgir sur leur proie. Les points d'appui des rames sont clairements indiqués : le rang supérieur s'appuie sur le plat-bord, les rames du rang inférieur passent par des sabords de nage. La différence de hauteur entre les 2 rangs est très faible ce qui amène à penser que les rameurs de chacune sont sur le même banc. Cette disposition diffère de la galère de Toronto mais se rapproche des galères phéniciennes.
Deux barres horizontales figurent les lisses de fargues .

 

 

Dessin de tesson de vase attique ( fin VIe s. av. J.-C.). Perdu - d'après G. Micali, Storia degli antichi popoli italiani, Milan, 1836, pl. 103.3; L. Basch, n°429.

Le tesson a disparu, seul subsiste le dessin de Micali. Il montre une dière propulsée sur le même principe que la précédente mais d'un format beacoup plus long. La fracture n'a pas laisser subister le mat situé au milieu. Il peut donc s'agir d'un navire de 50 rames, dont il ne nous reste que 15. Ce qui nous rapproche des 120 marins des bâteaux indiqués dnas le Catalogue des Vaisseaux de l'Illiade.
Le terme "hekatontore" qui s'appliquerait à ce navire n'était pas en usage à l'époque classique. Il faut donc le nommer "pentécontore".

 

 

Amphore attique à figures noires sur fond blanc ( ~510 av. J.-C.). British Museum n° B 240 - d'après L. Basch, n°468.

Le peintre a figuré l'ombre d'Achille volant vers l'Ile des Bienheureux, près du Cap de Sigée.
La représentation du navire donne la troublante impression d'avoir 4 rangs de rames.

 

 

Oénochoé attique à figures noires sur fond blanc ( ~510 av. J.-C.). British Museum n° B 508 - d'après L. Basch, n°469.

Le sujet de la scène est déconcertant : le personnage debout su l'éperon se prépare-t-il à débarquer ou s'agit-il d'Arion qui se prépare à sauter dans la mer ?
Quant au navire, il possède 2 préceintes qui dépassent largement de l'étrave. Il est orné de 2 yeux : celui du sanglier de l'éperon et, sur le pavois du gaillard d'avant, l'oeil personnel du navire.

 

 

 

Amphore attique à figures noires sur fond blanc ( ~510 av. J.-C.). Musée de Tarquinia n° 678 - d'après L. Basch, n°470.

Dyonisos est représenté 2 fois embarqué avec sa suite de satyres. Les navires sont une monère et une dière. Une draperie orne la poupe des 2 galères; comme on la retrouve sur tous les chars en forme de navire des processions dionysiaques, elle avait probablement une signification rituelle.
Les rames de la monères ne sont pas posées sur le plat bord mais elle passent par des orifices pratiqués au travers de la lisse inférieure. Il se peut que le peintre ait figuré en fait les tolets de cette façon.
Le rames du rang inférieur de la dière passent bien par des sabords de nage mais celle du rang inférieur sont difficilement interprétables.

 

 

 

Coupe attique d'Exékias ( 550-530 av. J.-C.). Musée de Munich n° 2044 - d'après L. Basch, n°471.

Le navire de Dionysos est dépourvu de sabords de nage. En revanche l'échelle de poupe à 2 montants est parfaitement proportionnée au navire et servait pour l'embarquement.
Le mat est entouré de cerclages qui pourraient indiuer qu'il était composé de plusieurs pièces assemblées. Au sommet figure la seule représentation claire d'un calceet de tout l'art attique archaïque. Il est bien le descendant du calcet géométrique en forme de V, mais celui-ci est fermée ici par le haut.

 

 

 

Coupe attique de Nicosthénès ( 530-510 av. J.-C.). Musée du Louvre n° F 123 - d'après L. Basch, n°472.

Le peintre a montré une régate disputée uniquement à la voile par de très petits bâtiments. Remarquer l'aphlaston en forme d'oiseau enturbanée.
Ces navires sont dotés d'une échelle d'échouage à 3 montants.

 

 

Vase attique à figures noires sur fond blanc ( ~510 av. J.-C.). Musée National d'Athènes n° 2414 d - d'après J.S. Morrison, R.T. Williams, Greek oared ships 900-322 BC, Princeton, 1971, p.99; Archéologia, Dijon, n°58.

Remarquer l'aphlaston en forme d'oiseau enturbanée.

Image indisponible

 

 

Oénochoé attique à figures noires sur fond blanc ( ~510 av. J.-C.). Meersmanno-Westreenianum Museum de La Haye - d'après L. Basch, n°474.

Ce petit bâtiment n'a pas été peint par un artiste particulièrement doué : un rameur fait face à l'avant, les autres à l'arrière !
L'étrave cependant ne manque pas d'intérêt : à première vue elle paraît inclinée, mais elle est en réalité perpendiculaire à la surface de l'eau. L'absence d'éperon démontre qu'il ne s'agit pas d'un navire de guerre mais probablement d'un petit caboteur.