Grèce archaïque

Lampe à huile d'Athènes

 

 

Lampe à huile en bronze de l'Erechteion d'Athènes ( 520-480 av. J.-C.). Musée National d'Athènes - d'après L. Basch, n°427.

Cette lampe provient des fouilles de l'Erechteion d'Athènes (achevé en 406 av. J.-C.). Les lettres gravées sur la coque sont celles en usage au IVe siècle. Mais la forme général du bâtimen est purement celle d'une galère du VIe s. av. J.-C. Il s'agit d'un modèle archaïque tardivement dédié à Athéna.
La poupe est formée de façon stylisée d'une tête d'oiseau dont l'oeil rond a soigneusement été gravé. Quatre lignes incisées représenent 2 paires de préceintes et une rangée de cercles sous le plat-bord des sabords de nage.
Le plat-bord entre les 2 gaillards est traité sous forme de cordages. R.T. Williams a émis l'hypothèse qu'il pourrait s'agir d'une représentation maladroite de l'hypozôma, cordage dont l'existance nous est connue notamment par les inscriptions navales du Pirée, qui les mentionnent parmi les cordages des trières. Les hypozôma sont des câbles de tension disposés généralement à l'intérieur du navire. Il est compréhensible que l'iconographie ne soit pas d'un grand secours pour résoudre les nombreux problèmes que ces câbles nous posent. Leur représentation sur les bords n'a objectif que décoratif.
L'étrave est défigurée par la présence d'une petite écuelle qui ne fait naturellement pas partie du modèle du navire, mais de la lampe : elle servait de réceptacle à la mèche, alimentée par l'huile contenue dans la coque.
L'éperon est particulièrement intéressant à cause du plan vertical par lequel il se termine : mince comme une lame vu de plan et rectangulaire de profile, il apparaît comme une arme autrement redoutable que les graciles éperons géométriques.

Les textes grecs qui mentionnent les hypozotôma ont été commentés par :
F. Brewster, The hypozotoma of ancient ships, Harvad Studies in Classical Philology, t. 34, 1923, p. 63-77;
R. Hartmann, Hypozotoma, Paulys Realencyclopädie der klassischen Altertumswissenschaft (RE), supll. IV, 1924;
D.H. Kennedy, A further note on the Thera ships, The Mariner's Mirror, t. 64, 1978, p. 135-137;
E.G. Schauroth, The hypozotama of greek ships, Harvad Studies in Classical Philology, t. 22, 1921, p.173-179;
J.S. Morrison, R.T. Williams, Greek oared ships 900-322 BC, Princeton, 1971, p. 294-298;
L. Casson, Ships and Seamanship in the ancient world, Princeton, 1971, 91, 147, 250.